Tokyo
de notre correspondant
Les Japonaises tiennent leur revanche. Alors que le code impérial de l'archipel interdit toujours à un empereur féminin de monter sur le trône du chrysanthème, c'est une femme, Yuriko Koike, 54 ans, qui occupe depuis mardi à Tokyo le nouveau fauteuil de ministre de la Défense. Son prédécesseur, le «gaffeur» Fumio Kyuma, a été contraint à la démission pour avoir qualifié d'«inévitables» les bombardements atomiques de Hiroshima et de Nagasaki en août 1945 (Libération du 4 juillet).
«Populaire». Dans un Japon lanterne rouge en matière d'égalité des sexes, l'arrivée d'une femme à la tête du cinquième budget militaire mondial (31 milliards d'euros) détonne. Jamais, dans l'histoire du pays, les affaires militaires n'avaient été confiées à une femme, de surcroît issue de la société civile. Conseillère en sécurité nationale du gouvernement depuis un an, la nouvelle ministre - qui concentrera ses efforts, a-t-elle dit, sur la Corée du Nord et la lutte antiterroriste - arrive avec des pouvoirs élargis à la tête d'un superministère créé début janvier, en lieu et place de l'ex-agence de Défense. Yuriko Koike pourrait bientôt chapeauter un «Conseil de sécurité nationale» à l'américaine, chargé de gérer les crises. «Elle est très populaire, car elle montre l'exemple et prouve aux hommes que les femmes peuvent faire aussi bien qu'eux, voire mieux», estime l'éditrice du magazine féminin Glamorous.
Diplômée en sociologie de l