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Libération

La junte thaïlandaise s'offre une loi musclée sur la sécurité

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Les militaires pourront arrêter, interdire et perquisitionner en toute impunité.
publié le 14 juillet 2007 à 8h47

Bangkok

de notre correspondant

Discrètement, la junte militaire, qui a pris le pouvoir en Thaïlande le 19 septembre dernier, est en train de s'assurer durablement un contrôle total sur le pays. Un projet de loi sur la sécurité intérieure, visant à donner des pouvoirs très étendus au chef de l'armée de terre, a été approuvé par le gouvernement et doit être soumis à une Assemblée nationale entièrement nommée par la junte. «La junte a planifié cela depuis le début. Les militaires sont très habiles, ils veulent profiter de ce que le référendum constitutionnel occupe les esprits pour faire passer subrepticement la loi sur la sécurité intérieure», indique Danthong Breen, secrétaire général d'Union for Civil Liberties, une ONG de protection des droits de l'homme. Un référendum sur un projet de nouvelle Constitution doit se tenir le 19 août.

«Silencieux». La loi sur la sécurité ressuscite une vieille organisation tombée en désuétude, le Commandement pour la sécurité intérieure, créé en 1952 pour lutter contre les rebelles communistes. Mais la nouvelle loi accorde des pouvoirs encore plus importants au chef de l'armée de terre. «Cette loi sera appliquée à chaque fois que le chef de l'armée de terre décidera de diriger le pays. Ce sera comme un coup d'Etat silencieux», estime Brad Adams, directeur de Human Rights Watch pour l'Asie. Selon le projet de loi, le Commandement de la sécurité intérieure, dirigé par le chef de l'armée de terre, pourra, en cas de menac