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Libération

Le Parti de Dieu réarme au Sud-Liban

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Isolé politiquement, le Hezbollah se réorganise sur le plan militaire.
publié le 14 juillet 2007 à 8h48

Maroun al-Ras (Sud-Liban)

envoyée spéciale

Entre les maisons aplaties de Maroun al-Ras, bourgade surplombant les plaines du nord d'Israël et les collines caillouteuses du Sud-Liban, deux hommes en civils, barbes soigneusement taillées, regardent discrètement le numéro de la plaque d'immatriculation de la voiture de location garée sur le bas-côté de la route, avant de poursuivre leur ronde dans la partie ouest du village. Officiellement, les combattants du Hezbollah ne contrôlent plus le Sud-Liban. Officieusement, ils surveillent toujours la région. La guerre a-t-elle donc changé quoi que ce soit pour le Parti de Dieu ? Militairement, il n'est plus le seul maître à bord dans la zone frontalière, mais s'est rapidement adapté à la nouvelle donne. Il serait notamment en train de renforcer ses positions situées plus au nord. Politiquement, il a franchi un pas décisif en prenant la tête d'une opposition dure au gouvernement de Fouad Siniora.

«Atouts». Dans la zone méridionale du pays, entre la «ligne bleue» et le fleuve Litani, le mouvement dirigé par Hassan Nasrallah a donné son feu vert, début août 2006, au déploiement de 15 000 militaires libanais et de 13 000 Casques bleus de la Finul, chargés, entre autres, d'empêcher la circulation d'armes et de miliciens. Si le Hezbollah a posé des conditions très précises à leur venue, notamment qu'ils n'aient pas pour mission de désarmer la résistance, il a accepté de jouer le jeu et, de fait, de limiter sa capacité de mouvem