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«Pour Poutine, la diabolisation de l'occident est utile»

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La politologue Marie Mendras décrypte l'attitude de Moscou dans la crise diplomatique qui l'oppose à Londres • Selon cette spécialiste de la Russie, la radicalisation du discours de Poutine a surtout des visées intérieures.
par Arnaud Vaulerin
publié le 18 juillet 2007 à 7h00

Spécialiste de la Russie, Marie Mendras est politologue au CNRS et au Centre d'études et de recherches internationales (CERI). Enseignante à Sciences-Po, elle est notamment l'auteure de Comment fonctionne la Russie ? Le politique, le bureaucrate et l'oligarque aux éditions Autrement. En pleine crise diplomatique russo-britannique, elle explique le durcissement de la politique étrangère russe.

Pourquoi les relations entre la Grande-Bretagne et la Russie ont-elles atteint ce niveau de tension?

La raison est très simple: l’assassinat d’Alexander Litvinenko au polonium le 1er novembre dernier. Le gouvernement britannique l’a rappelé très clairement, il s’agissait d’un citoyen britannique (Litvinenko avait récemment obtenu la nationalité britannique) et, en plus, Londres a insisté sur le fait que les assassins avaient fait courir de très graves risques à des centaines d’autres personnes. Et donc, il fallait marquer le coup. Rien ne se serait passé si l’Oligarque Boris Berezovski et le dirigeant tchétchène Akhmad Zakaïev, dont les Russes demandent l’extradition, ne vivaient à Londres sous la protection du gouvernement britannique.

La fermeté de Londres n’est-elle pas plus forte depuis l’arrivée de Gordon Brown au 10 Downing Street?

Il est encore trop tôt pour le dire mais il me semble que depuis novembre les Britanniques n’ont à aucun moment molli. En fait, le refus net des Russes d’extra