Kayseri (Turquie)
envoyé spécial
C'est le milieu de l'après-midi mais les rues d'Hacilar sont vides. Alors que dans les petites villes d'Anatolie, les chômeurs tuent normalement le temps en traînant dans les cafés, dans cette banlieue de la grande ville de Kayseri, on travaille et le soir on se couche tôt. «Ici le travail est un acte de foi. Mourir dans un accident de voiture en allant à l'usine c'est devenir un martyr assuré du paradis», explique avec humour Ahmet Herdem, le maire AKP (Parti de la justice et du développement, issu du mouvement islamiste) de cette bourgade industrielle. «Nos valeurs sont la famille et le travail, puis réinvestir l'argent ou le partager avec ceux qui ont eu moins de chance», renchérit Mehmet Ozhaseki. Pilier de l'AKP, le parti au pouvoir, et maire du «grand Kayseri» (un million d'habitants), il a été réélu pour la troisième fois consécutive avec 70 % des voix à la tête de ce symbole des «tigres anatoliens», ces petites villes en plein boom économique de la Turquie profonde.
Enfant du pays. Espace verts et beaux immeubles modernes alignés se succèdent sur les larges avenues tirées au cordeau au pied du volcan Ercyes. A l'entrée de la ville, des panneaux électoraux de l'AKP pour le scrutin du 22 juillet clament simplement : «Kayseri vous souhaite la bienvenue !» Pas besoin d'en dire plus. D'autant qu'on y voit, au premier plan, l'enfant du pays, Abdullah Gül, ministre des Affaires étrangères, bras