Nicolas Sarkozy, en annonçant hier son intention d'aller «rapidement» en Libye, s'est peut-être avancé trop vite. Des consignes ont été données, à l'Elysée, pour ne rien dire sur cette visite, au moins aussi hypothétique que le dénouement du dossier des infirmières bulgares. Un voyage à Tripoli avait déjà été évoqué, au cours de la tournée de Nicolas Sarkozy au Maghreb, les 10 et 11 juillet, juste après l'annulation d'une étape marocaine.
«Couverture». Faute de toute certitude sur la libération des infirmières, le Président avait renoncé. Et laissé Cécilia, sa femme, lui servir d'«émissaire», lors d'une visite surprise le 12 juillet à Tripoli, faite en compagnie de Claude Guéant, le secrétaire général de l'Elysée. La France a ensuite été accusée par des sources anonymes citées par l'AFP, à Bruxelles, de «vouloir tirer la couverture à elle», dans un dossier suivi et négocié depuis trois ans par l'Union européenne (UE). Marc Pierini, envoyé spécial de la Commission européenne en Libye, a déclaré hier que Tony Blair, ex-Premier ministre britannique, et Benita Ferrero-Waldner, la commissaire européenne aux Relations extérieures, «ont fait le principal». Pas Sarkozy.
La peine de mort prononcée en Libye en 2004 contre cinq infirmières et un médecin bulgares, accusés d'avoir contaminé 438 enfants avec le HIV, a été commuée mardi en prison à vie. Cette décision du Conseil des instances judiciaires libyennes a été rendue possible par l'indemnisation