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Libération

Au Danemark, le désespoir des réfugiés

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Depuis 2001, sous la pression de l'extrême droite, le pays a durci sa politique d'immigration.
publié le 21 juillet 2007 à 8h52

Copenhague

envoyée spéciale

La route qui mène au centre de réfugiés de Kongelund, à une douzaine de kilomètres de l'aéroport international de Copenhague, est interminable. Après une longue ligne droite à travers champs, le bus s'arrête enfin devant des bâtiments préfabriqués blancs. Pas de portail, ni de garde à l'entrée. Les demandeurs d'asile peuvent aller et venir à leur guise. Seul le vrombissement assourdissant des avions, qui survolent le centre en permanence, rappelle le retour qui attend les trois quarts des résidents du centre, déboutés par les autorités danoises.

Troubles mentaux. Il y a quelques semaines, un homme a tenté de mettre fin à ses jours en avalant un tube de comprimés. Sans l'intervention du gardien de nuit, il serait mort. Rien d'exceptionnel, puisque l'an dernier 41 des 2 415 demandeurs d'asile hébergés dans les neuf centres de la Croix-Rouge danoise ont tenté de se suicider. Un taux trois fois plus élevé qu'en 2001. Le docteur Ebbe Munk-Andersen, médecin chef à la Croix-Rouge, constate en outre une augmentation des troubles mentaux, tels que la dépression, la schizophrénie et le stress post-traumatique. Il affirme y voir «le résultat de l'attente interminable et des ­restrictions qui pèsent sur la vie des réfugiés». Ce phénomène, observe-t-il, s'est aggravé depuis 2001 avec l'arrivée au pouvoir du parti libéral (Venstre) et de son allié au parlement, le Parti du peuple danois (Dansk Folkeparti). A plusieurs reprises, la formation d