Diyarbakir (Turquie)
envoyé spécial
C'est une euphorie tranquille qui depuis trois semaines a gagné toute la ville de Diyarbakir, la capitale d'un Sud-Est anatolien peuplé en majorité de Kurdes. «Cette fois, il est certain que nous serons enfin représentés au Parlement», estime Seyhmus Diken, historien et écrivain soulignant que«la vraie question est de savoir si le parlement turc sera assez tolérant pour permettre une solution pacifique du problème kurde.»
13 millions de Kurdes vivent en Turquie. Sous la pression de l'Union européenne, des réformes, par exemple libéralisant l'emploi de la langue kurde, ont été adoptées mais elles restent le plus souvent sur le papier. Les rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) ont repris leurs attaques et quelque 60 militaires ont été tués depuis le mois de mai. Les affrontements des années 90 avaient fait plus de 35 000 morts.
Barrage. Partout dans le pays kurde le DTP (Parti de la société démocratique accusé d'être la vitrine politique du PKK) a décidé de présenter des candidats indépendants. Il évite ainsi le barrage imposant aux partis un minimum de 10 % des voix à l'échelle nationale pour avoir des représentants au Parlement. Des partis kurdes avaient essayé par deux fois en 1999 et en 2002 d'envoyer des élus à Ankara mais bien que recueillant plus de 40 % des votes dans le Sud-Est et l'Est anatoliens, ils n'en avaient eu que 6 % à l'échelle nationale. Entre 30 et 40 indépenda