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Libération

Mauvaise passe pour Musharraf

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Le président pakistanais a été désavoué par la Cour suprême alors que le pays connaît une vague d'attentats.
publié le 21 juillet 2007 à 8h52

Les ennuis s'accumulent pour le général Musharraf. Depuis une semaine, les bombes sautent quotidiennement au Pakistan, avec près de 200 morts au total, dont la plupart sont des policiers ou des militaires. Et enfin, vendredi, ultime coup de théâtre, Iftikhar Chaudry, le président de la Cour suprême, que le général avait destitué en mars, a été réinstallé dans ses fonctions sous les vivats des opposants au gouvernement, après quatre mois de procès.

Symbole. Le président de la Cour suprême, suspendu sur des accusations d'abus de pouvoir et de mauvaise conduite, avait refusé de démissionner et s'était lancé dans une bataille judiciaire contre le gouvernement. Selon l'opposition, Musharraf avait écarté ce juge pour des raisons politiques. Chaudry avait pris le parti des familles de «disparus», des centaines d'hommes enlevés par les services secrets, un dossier très embarrassant pour le régime. Mais surtout, alors que les élections législatives et présidentielle doivent avoir lieu cette année, la Cour suprême, gardienne de la Constitution, tient le sort du général entre ses mains : elle doit décider si Musharraf peut, comme il le réclame, être élu Président par le Parlement actuel, où il dispose d'une majorité, avant que celui-ci ne soit renouvelé. Elle doit aussi permettre ou non au général de conserver son titre de chef de l'armée, alors qu'il est censé quitter son uniforme.

La suspension de Chaudry n'avait cependant pas eu les effets escomptés. Le juge est vite devenu le