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Libération

Monarchie au bord de la crise de nerfs

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Un hebdo est saisi par la justice espagnole pour une caricature du prince Felipe.
publié le 25 juillet 2007 à 8h55

Voilà plus de vingt ans que l'Espagne n'avait pas connu de cas de censure politique de presse. Le sujet est plus que sensible dans ce pays dont la transition démocratique, après la dictature franquiste, remonte à la fin des années 70. La police a investi vendredi la plupart des kiosques du pays pour saisir le principal heb­domadaire satirique du pays, El Jueves (le Jeudi, 70 000 exemplaires). Le dessinateur et le scénariste visés devront comparaître devant le juge d'instruction dans les jours qui viennent. Ils sont passibles, à terme, d'un maximum de deux ans de prison pour «injure» à un membre de la famille royale.

«Prestige». Dans son édition de la semaine dernière, El Jueves titrait en Une sur la récente mesure nataliste adoptée par le gouvernement socialiste, qui accorde 2 500 euros pour tout nouveau-né pour les Espagnols ou les immigrés en situation régulière. Sous le titre, un dessin qui met en scène le prince héritier Felipe qui s'affaire au bord d'un lit sur sa jeune épouse Letizia dans «une position clairement dénigrante et objectivement infamante», selon la plainte déposée par le Parquet général de l'Etat. Le prince s'adresse à la princesse en allusion aux 2 500 euros : «Tu te rends compte ? Si tu tombes enceinte. Ce sera la première fois que j'aurais bossé de ma vie !» «Le dialogue attribué à leurs Altesses, continue la plainte, porte un grave discrédit au prestige de la couronne.»

Outre un dessin un rie