Washington
de notre correspondant
L'agence fédérale des urgences (Fema), stigmatisée pour son inefficacité à porter secours aux victimes de l'ouragan Katrina, est aujourd'hui accusée. d'en empoisonner les rescapés. Deux ans après le typhon dévastateur qui a tué au moins 1 836 personnes, quelque 56 000 rescapés vivent toujours dans des caravanes fournies par l'agence gouvernementale. La plupart de ces roulottes émettent un gaz, de l'aldéhyde formique, un dérivé du formol. Ce produit nocif, utilisé pour conserver les cadavres, sert aussi à la fabrication du contreplaqué dont sont faits ces trailers. Sous l'effet du climat chaud et humide de la Louisiane, le formol se libère en quantités importantes.
Formol. Début 2006, nombre de personnes recasées dans ces logements de fortune se plaignent de symptômes tels que saignements de nez, maux de tête et vomissements. En avril, la Fema effectue des tests, et découvre que les proportions de formol sont 75 fois supérieures à la limite instituée par les autorités sanitaires. Le produit peut causer des pertes de vision, des troubles respiratoires, des cancers. L'agence n'en souffle pourtant pas un mot. En mai, un organisme indépendant découvre des niveaux de formol nocifs dans 30 des 32 roulottes testées. En juin 2006, un survivant de Katrina qui s'était plaint de vapeurs toxiques est mort dans sa caravane. Malgré les exhortations d'experts, la Fema persiste à refuser l'ouverture d'une enquête - sur conseil de ses avocat