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Libération

Sarkozy visite son ami Kadhafi

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Le Président a été reçu par le colonel, son nouveau «partenaire stratégique», hier.
publié le 26 juillet 2007 à 8h55

Tripolienvoyé spécial

Parole contre parole. Invité à Tripoli par le colonel Kadhafi, Nicolas Sarkozy avait posé une condition non négociable avant d'accepter : la libération des cinq infirmières et du médecin bulgares détenus depuis plus de huit ans dans les geôles libyennes. Aussitôt fait, le président français a débarqué, hier, dans la capitale libyenne, pour une visite d'Etat de quelques heures, avant d'aller au Sénégal aujourd'hui et au Gabon demain. Au pied des ruines d'un bâtiment bombardé en 1986 par l'aviation américaine et conservé en l'état, Nicolas Sarkozy a été accueilli - sans chaleur - par un «guide de la révolution» fantomatique, vêtu d'un costume blanc, les yeux dissimulés par d'épaisses lunettes noires. A l'issue d'une courte cérémonie, le chef de l'Etat français a inscrit ces quelques mots sur le livre d'or déplié au milieu des décombres : «Je suis heureux d'être dans votre pays pour parler de l'avenir !»

«Nucléaire». Dans la saga tourmentée des relations entre la France et la Libye, marquée par le conflit au Tchad dans les années 80 et l'attentat contre le DC10 d'UTA en 1989 au-dessus du Niger, l'Elysée veut - selon un conseiller du Président - ouvrir «une nouvelle page». Une expression vague, mais qui reflète bien l'esprit de ce court déplacement en Libye : l'ancien Etat-voyou, incarnation jadis du terrorisme d'Etat, est redevenu fréquentable. Mieux, il est, affirmait récemment le porte-parole de l'Elysée,