La livraison d'une centrale nucléaire par la France au régime libyen est-elle l'une des clés, voire la clé, qui a permis l'ouverture des geôles dans lesquelles croupissaient depuis plus de huit ans les cinq infirmières et le médecin bulgares (lire aussi pages 6 et 7) ? On peut le penser. Tripoli a toujours eu des velléités nucléaires, d'abord militaires, puis civiles. Mais son statut d'Etat voyou l'empêchait de pouvoir prétendre à une coopération internationale dans ce domaine. Avec la libération des six soignants, ce n'est plus le cas.
Fantasque. Le protocole d'accord sur le nucléaire civil, signé mercredi par Nicolas Sarkozy, prévoit d'étudier la fourniture à ce pays d'un réacteur nucléaire permettant de dessaliniser l'eau de mer. Le président français a assuré qu'il n'y avait «aucun lien» entre l'éventuelle fourniture à la Libye de ce réacteur et la libération des otages bulgares. Rien n'est moins sûr.
Au départ, seul le nucléaire militaire intéressait le fantasque colonel Kadhafi. Le président français a d'ailleurs lui-même indiqué mercredi que les Libyens possédaient encore «un stock d'uranium de 1 600 tonnes», datant des années où ils voulaient fabriquer une bombe. Un programme que le dictateur a toujours nié. Il a pourtant été abandonné, officiellement, le 19 décembre 2003, lorsque Tripoli, Washington et Londres annoncèrent la conclusion d'un accord sur le démantèlement du projet libyen. Lorsque le porte-parole du département d'Etat a