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Libération

En France, des refuges de luxe pour présidents

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Le parquet de Paris enquête sur le patrimoine immobilier de dirigeants africains.
publié le 28 juillet 2007 à 8h57

Pas content, Denis Sassou-Nguesso. Sortant la semaine dernière d'un entretien avec Nicolas Sarkozy censé rester discret, le président ­congolais dénonçait une «affaire aux relents de ­néocolonialisme, de racisme et de provocation ­­gra­tuite.» Depuis un mois, le parquet de Paris mène une enquête préliminaire pour détournement de fonds publics, visant plusieurs chefs d'Etat africains qui possédent un important patrimoine immobilier en région parisienne. Enquête de routine, certes, qui vise surtout à donner le sentiment de ne pas étouffer une plainte déposée par plusieurs ONG : Sherpa, un réseau de juristes internationaux, Survie, spécialisée dans la «Françafrique», et la fédération des Congolais de la diaspora. Cette enquête recense le patrimoine d'Omar Bongo et de sa famille (un hôtel particulier dans le VIe arrondissement, quatre appartements autour de l'avenue Foch). La famille Nguesso a opté pour la banlieue ouest (un hôtel particulier au Vésinet). La plainte mentionne aussi, avec moins de précision, le Burkinabé Campaoré, le Guinéen Obiang et l'Angolais Dos Santos.

Pour Me William Bourdon, président de Sherpa, «quels que soient le mérite et les compétences de ces dirigeants, personne ne peut croire sérieusement que ces biens immobiliers - dont la valeur est aujourd'hui, pour certains, de l'ordre de plusieurs millions d'euros - ont pu être acquis par le seul fruit de leurs salaires.» A l'occasion d'une enquête sénatoriale aux Etats-Unis en juin 2000, le b