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Libération

Sarkozy l'Africain fait grincer des dents

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Au Gabon, vendredi, le Président a assumé ses propos sur la colonisation.
publié le 28 juillet 2007 à 8h57

Libreville

envoyé spécial

Chanson composée spécialement pour lui, honneurs militaires, foule des grands jours agitant de petits drapeaux français : le président du Gabon Omar Bongo, qui avait tant désiré la visite de son homologue français, a réservé un accueil royal, vendredi à Libreville, à Nicolas Sarkozy. La chaleur des Gabonais, même orchestrée par le pouvoir, a dû lui mettre du baume au coeur.

Au lendemain d'une étape ratée au Sénégal, la presse de Dakar n'a pas été tendre avec le chef de l'Etat français. Son adresse aux «jeunes d'Afrique», prononcée à l'université Cheikh Anta Diop, est mal passée auprès des principaux intéressés. Elle a été qualifiée d'«injure» par le quotidien Sud. «Les jeunes Sénégalais attendaient tout autre chose qu'un cours magistral sur la colonisation et le malheur africain», déplore Fatou, une journaliste d'une radio dakaroise.

Péremptoire. Dans un discours historico-philosophique, Nicolas Sarkozy s'est employé à reconnaître les «torts» de la colonisation pour mieux inviter les Africains à se tourner vers l'avenir. Sa réflexion, parsemée de jugements péremptoires sur «l'Africain» qui doit «entrer davantage dans l'histoire», autrement dit accepter le progrès, a autant surpris que heurté les sensibilités à Dakar. «Jamais [l'Africain] ne s'élance vers l'avenir. Jamais il ne lui vient à l'idée de sortir de la répétition pour s'inventer un destin», a dit le Président dans un discour