Bogotá
de notre correspondant.
Un mois après l'annonce de leur mort, le gouvernement colombien croit en savoir plus sur les circonstances dans lesquelles ont été tués onze otages des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc, extrême gauche). «C'est le résultat d'un affrontement» entre troupes de la guérilla, a assuré avant-hier Andrés Peñate, directeur des services de renseignements. Les élus locaux avaient été enlevés par un commando en plein coeur de Cali, le 11 avril 2002. Depuis, ils faisaient partie d'un groupe d'une soixantaine d'otages politiques et militaires, comme Ingrid Betancourt et sa colistière Clara Rojas, que les guérilleros veulent échanger contre leurs combattants prisonniers de l'Etat.
Les Farc ont annoncé dans un communiqué que ces otages étaient morts dans un «feu croisé» le 18 juin, après l'attaque de leur campement par un «groupe armé non identifié». Aujourd'hui, en se basant sur des témoignages d'informateurs, de déserteurs et sur des interceptions de messages radio, Peñate se dit «convaincu» que les ravisseurs ont assassiné les politiciens pendant un assaut de leurs propres troupes. Censés leur apporter du renfort, d'autres guérilleros, supérieurs en nombre, les auraient pris pour des militaires et auraient ouvert le feu. L'hypothèse d'une exécution au cours du combat est plausible : un policier qui a réussi à échapper aux Farc, en avril dernier, a répété que ses geôliers avaient l'ordre de les abattre,