Tokyo
de notre correspondant
Il était le plus jeune Premier ministre de l'après-guerre au Japon, et le plus beau. Un exemple d'élégance et de modération. Symbole aussi d'une nouvelle droite décomplexée. A 52 ans, Shinzo Abe, fils d'un ministre des Affaires étrangères, issu d'une longue lignée d'hommes politiques, était, disait-on, un des plus expérimentés. Plébiscité par son parti (le Parti libéral démocrate, PLD) en septembre 2006, il était, après les cinq ans au pouvoir du populaire et populiste Junichiro Koizumi, le nouvel homme fort du Japon. Acclamé dans les tournois de sumo, adulé dans les villes et les campagnes, soutenu par l'électorat de base du PLD, il était «l'ange gardien».
Ce week-end, Shinzo Abe est redescendu sur terre. Le scrutin de samedi, annoncé comme un vote de défiance, s'est transformé en punition. Le PLD a essuyé une de ses plus lourdes défaites. Depuis, les ténors du PLD se posent la même question : comment, en dix petits mois, Abe a-t-il pu fracasser l'héritage de son prédécesseur et sa popularité ? En fait, la cinglante défaite du week-end semblait inéluctable depuis six mois. Alors que la cote de popularité de Abe atteignait 63 % après sa nomination, seuls 37 % des Japonais lui faisaient confiance en février . Un crash aux causes multiples.
Pensions. Dans un Japon qui vieillit trop vite et dont presque un quart de la population aura bientôt plus de 65 ans, Abe s'est d'abord cassé les dents sur le dossier des retraites.
L'an passé, i