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Libération

L'arrestation de Duch ouvre la voie au jugement du génocide cambodgien

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Après des années d'atermoiements, le tribunal spécial a inculpé Kang Kek Ieu de crimes contre l'humanité. Quatre autres dirigeants khmers rouges sont également visés par la justice.
par Arnaud Vaulerin avec AFP et Reuters
publié le 1er août 2007 à 7h00

Paralysé depuis des années, le tribunal chargé de juger le génocide des Khmers rouges est peut-être sorti sa léthargie, mardi. L’ancien directeur d’un centre de torture Khmer Rouge, Kang Kek Ieu, alias Duch, a été inculpé de crimes contre l’humanité et écroué par les Chambres extraordinaires au sein des tribunaux cambodgiens (CETC), nom officiel du tribunal spécial parrainé par l’ONU et chargé de juger des responsables du génocide des années 70 qui a fait entre 1,7 et 2 millions de morts.

Les juges du CETC ont entendu Kang Kek Ieu, alias Duch, et l'ont inculpé de «crimes contre l'humanité et l'ont placé en détention provisoire», a annoncé le tribunal, auquel Duch avait été remis mardi. Il s'agit du premier ancien responsable Khmer Rouge à être poursuivi par le tribunal spécial.

Sous le régime Khmer Rouge (1975-1979), il dirigeait la prison Tuol Sleng, dans le centre de la capitale cambodgienne, Phnom Penh, plus connue sous le nom de S-21. Ancien lycée, la prison était devenue un centre de torture où 16.000 hommes, femmes et enfants ont subi les pires atrocités avant d'être exécutés. Il ne reste plus que quelques survivants.

Duch était détenu depuis 1999 dans une prison militaire. Jusqu' à cette date, l'ancien professeur de mathématiques vivait dans la campagne cambodgienne jusqu'au jour où un photographe britanniq