Varsovie
de notre correspondante
Tancée par l'Union européenne, la Pologne a accepté de surseoir de nouveau à la construction d'une autoroute hautement controversée au nord-est du pays. Pour les écologistes, c'est une bataille pour sauvegarder une tourbière menacée. Pour les 30 000 habitants de la petite ville d'Augustow, c'est un combat pour avoir enfin une bretelle de contournement qui leur permettrait d'échapper aux gaz d'échappement lâchés quotidiennement en plein centre par quelque 5 000 camions en route vers les pays baltes.
«Ecosystème unique». La tourbière qui s'étend des deux côtés de la petite rivière Rospuda, dans le nord-est de la Pologne, représente, selon les spécialistes, «un écosystème humide unique d'une valeur incroyable pour le continent européen». Des milliers d'oiseaux - des capercaillies, des pics à dos blanc et des gélinettes des bois ou encore des aigles pomarin, des chouettes de Tengmalm ou des pygargues à queue blanche - en ont fait leur domaine. C'est aussi celui de rares espèces de fleurs surnommées «orchidées polonaises» qui risquent de disparaître à jamais si des bulldozers y entrent sur le chantier.
Les habitants d'Augustow n'ont pas les mêmes préoccupations. Ils attendent depuis quinze ans, en vain, la construction de l'autoroute qui permettra de contourner cette ville fondée à la fin du XVIe siècle. Aujourd'hui la localité est un des lieux de villégiature préféré des Polonais. A Augustow affluent les amateurs du kayak qui, pa