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Libération

Au Chili, la cavale d'un général réveille les fantômes du passé

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En fuite, l'ancien numéro 2 de la police secrète a été arrêté jeudi.
publié le 4 août 2007 à 9h02

Santiago

de notre correspondante

C'est en pyjama que les enquêteurs ont appréhendé, jeudi matin, l'ex-général Raúl Iturriaga Neumann dans un appartement prêté par une amie dans la luxueuse cité balnéaire de Viña del Mar (120 km à l'ouest de Santiago). En cavale depuis cinquante-deux jours, l'ancien numéro deux de la Dina, la police secrète d'Augusto Pinochet, a d'abord expliqué aux enquêteurs qu'ils faisaient erreur, puis a fini par se rendre sans opposer de résistance.

Disparition. Le général à la retraite a fui la justice le 11 juin. Au lieu de se présenter à la prison, comme le veut la nouvelle législation, il a pris la poudre d'escampette. Le lendemain, les médias recevaient une vidéo et un mail où il se déclarait innocent. L'ancien général devait passer cinq ans et un jour en prison après avoir été condamné pour la disparition en 1974 du militant d'extrême gauche Luis Dagoberto San Martin.

La dictature chilienne, instaurée après le coup d'Etat du 11 septembre 1973 contre Salvador Allende, est tenue pour responsable par les organisations de droits de l'homme de la mort ou de la disparition de plus de 3 000 victimes.

La fuite d'Iturriaga, la première d'un ancien tortionnaire, a provoqué l'indignation au Chili. Les familles de disparus ont accusé l'armée de l'avoir aidé. Au moment précis où elle tentait de se faire oublier et de démontrer sa soumission au pouvoir civil, l'institution militaire est de nouveau critiquée pour les violations des droits de l'homme qu'e