Pendant plus d'un an, à la tête d'une petite équipe à Abidjan, il a travaillé à l'organisation d'un scrutin crucial pour la Côte-d'Ivoire qui, finalement, se déroulera sans lui. A la mi-juillet, le Haut représentant pour les élections (HRE), le Suisse Gérard Stoudmann, a été remercié par l'ONU, à la demande expresse du président Laurent Gbagbo. Ce dernier, qui pourrait annoncer aujourd'hui la date des élections lors d'une allocution télévisée, l'accusait de se comporter en «gouverneur».
Pour éviter un conflit avec Abidjan, alors que les ex-rebelles de Guillaume Soro et le camp présidentiel ont officiellement scellé leur réconciliation avec les accords de Ouagadougou, signés en mars, l'ONU a opté pour un compromis : la résolution 1765 entérine la disparition du poste de HRE, mais maintient une certification de «toutes les étapes» du processus électoral.
«Coudées franches». «L'ONU a voulu sauver les meubles», estime Stoudmann, qui s'exprime ici pour la première fois depuis son limogeage. «Le chapitre de la guerre civile ne sera clos qu'avec l'organisation d'élections transparentes et crédibles en Côte-d'Ivoire» rappelle-t-il, avant d'ajouter : «La suppression du poste de HRE au moment même où on se rapproche des élections pose question.» D'autant que la supervision du processus électoral est désormais confiée à un représentant spécial. dont la nomination par New York se fait attendre depuis février, faute de candidats !
L'enjeu pourtant n