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TRIBUNE

Ankara doit adhérer en 2023

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Le centenaire de la fondation de la République de Turquie serait un horizon raisonnable pour l'entrée du pays dans l'Union européenne.
par Cengiz Aktar, Spécialiste des questions européennes, professeur à l'université Bahçesehir
publié le 7 août 2007 à 9h05

Au soir de sa victoire électorale le 22 juillet, Recep Tayyip Erdogan, Premier ministre sortant et leader de l'AKP [Parti de la justice et du développement, issu du mouvement islamiste, ndlr] a évoqué en une phrase le redémarrage des négociations pour l'adhésion à l'Union européenne commencées en octobre 2005. Son gouvernement, en 2003 et 2004 a beaucoup fait en ce sens mais ensuite il a cessé de s'intéresser à l'Union européenne donnant du coup de plus en plus de gages aux souverainistes et aux nationalistes. C'est maintenant une nouvelle heure de vérité pour l'AKP qui est plus fort que jamais. L'opinion par son vote massif en faveur de ce parti, a montré qu'elle ne veut plus d'interférence des militaires dans la vie politique. Mais la voie la plus sûre pour plus de démocratie en Turquie passe encore et toujours par l'Europe. Mais cette fois la seule volonté politique du nouveau gouvernement de Recep Tayyip Erdogan risque de ne pas suffire à relancer le processus.

Pour danser un tango, il faut être deux. La Turquie a besoin d'un signal fort de ses partenaires sous la forme d'une date d'adhésion. Un nombre croissant d'Européens, notamment parmi les Français, affichent depuis quelques années leur turco-scepticisme. Incapables d'apprécier les bénéfices à long terme d'une adhésion de ce pays charnière, ils le poussent à l'introspection et au repli nationaliste. Ils sèment les germes d'un net recul par rapport aux transformations actuellement à l'oeuvre dans la société,