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Libération

Le Maroc poursuit à tour de bras la presse indépendante

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Après avoir fait saisir les magazines "TelQuel" et "Nichane", le régime de Mohammed VI inculpe le directeur des deux hebdos. Cette nouvelle affaire témoigne d'un durcissement du régime à l'égard de la presse.
par Arnaud Vaulerin avec AFP
publié le 7 août 2007 à 7h00

A un mois des élections législatives, l’affaire jette une nouvelle ombre sur les relations détestables entre la presse indépendante et le royaume marocain de Mohammed VI.

Le directeur des magazines marocains

et

saisis ce week-end a été inculpé lundi de

«manquement au respect dû à la personne du roi»

mais comparaîtra libre à son procès qui doit s’ouvrir le 24 août. Samedi et dimanche, Ahmed Benchemsi avait été interrogé durant vingt heures par la police. Avant d’être présenté à un procureur de Casablanca, Ahmed Benchemsi avait reproché aux autorités d’avoir lancé une

«offensive généralisée

contre la presse».

Lundi, Ali Ammar, directeur du Journal Hebdomadaire a également accusé le pouvoir de «terroriser la chaîne de production de la presse indépendante» après le retard de plusieurs heures constaté dans l'impression de l'édition de lundi: l'imprimeur affirmait vouloir obtenir l'aval du ministère de la Communication. La directrice générale de ce ministère a cependant «catégoriquement démenti avoir demandé ou reçu un tel exemplaire pour avis. C'est absolument faux», a affirmé à l'AFP Fatiha Layadi. L'éditorial d'Ahmed Benchemsi, écrit en darija (dialecte arabe marocain) sur le mode de l'interpellation, critiquait les propos du roi Mohammed VI lors de son discours du trône prononcé le 30 juillet, concernant les élections législatives du 7 septembre. En revanche, aucune poursuite n'a été engagée contre Nich