Washington
de notre correspondant
La compagnie américaine Yahoo !, qui a commencé en 2002 à livrer aux autorités chinoises des informations servant à faire condamner plusieurs cyberdissidents chinois, savait parfaitement ce qu'elle faisait. C'est ce qui ressort de deux documents mis en ligne la semaine dernière par l'organisme américain de défense des droits de l'homme Dui Hua (qui signifie «dialogue»). Ces documents, «authentiques» selon Dui Hua, sont les requêtes officielles de la police chinoise reçues par Yahoo !.
La première concerne le dissident Shi Tao, condamné en 2005 à dix ans de prison pour «divulgation de secrets d'Etat». Dans sa requête officielle, adressée au bureau de Yahoo ! à Pékin, la police évoque «un cas suspect de transfert illégal de secrets d'Etat à des entités étrangères». Yahoo ! aurait communiqué par la suite les adresses IP de Shi Tao, qui ont permis de le localiser, et d'autres précisions qui ont servi à étayer l'accusation qui le visait.
«Collaborateurs nazis». La compagnie américaine se défendait jusqu'alors en plaidant qu'elle n'était pas au courant de la nature politique de l'enquête visant son utilisateur. Michael Callahan, le vice-président de Yahoo !, a ainsi expliqué en 2006, devant une commission du Congrès américain, que sa compagnie n'avait «pas d'information» sur l'objet de l'enquête de la police chinoise.
A la lumière des révélations de Dui Hua, le Comité des affaires étrangères de la Chambre des