Varsovie
de notre correspondante
Son visage n'a rien en commun avec celui des jolies mamans rayonnantes des publicités pour couches-culottes ou petits pots pour bébés. Inquiète, une jeune femme vêtue d'un petit tailleur, l'uniforme des employées de bureau, avoue : «Je ne veux pas avoir d'enfant. Je vais avoir des problèmes au travail.» Sa crainte est celle de beaucoup de Polonaises. D'où, une importante campagne publicitaire lancée avant les vacances d'été par la fondation Saint-Nicolas. Une femme sur trois, selon une étude de l'institut MillwardBrown SMG/KRC réalisée auprès de 500 femmes pour la fondation, a peur de perdre son travail en cas de maternité. Une femme sur cinq retarde donc sa décision d'avoir un enfant pour garder son emploi. «Financée en partie par des fonds européens, la campagne est prévue pour durer cinq ans au total. Elle montrera, surtout aux alentours de la Fête des Mères, les différents aspects du même problème : la discrimination de la femme et de la mère au travail», explique Karolina Blaszczyk, de la fondation Saint-Nicolas.
La deuxième étape de la campagne, visible depuis quelques jours avec 1 000 affiches dans toute la Pologne, montre une future maman, avec son gros ventre : «J'ai peur d'être licenciée lors de mon retour au travail.» Selon l'étude, la peur est justifiée : 16 % des femmes ont été licenciées ou forcées à quitter leur travail après un congé maternité.
La très catholique Pologne, gouvernée par les conservateur