Rome
de notre correspondant
Les coups portés à Fatima, les mauvais traitements, la séquestration ? «Prouvés» reconnaît la Cour de cassation. Les juges italiens ont pourtant acquitté en fin de semaine dernière ses parents et son frère, d'origine maghrébine, provoquant un vif émoi dans la péninsule et relançant les polémiques sur la politique d'intégration du pays.
Déjà l'an passé, le meurtre d'une jeune Pakistanaise de Brescia, Hina Saleem, égorgée par son père parce qu'il ne tolérait plus son mode de vie «à l'occidentale», avait provoqué une forte indignation et une vague d'interrogations. Cette fois, l'affaire apparaît encore plus déconcertante. Car ce sont des magistrats qui ont estimé que les sévices subis par la jeune femme étaient en substance «pour son bien» et que ses parents souhaitaient, en toute bonne foi, la punir «pour son style de vie non conforme à leur culture».
Le cas de Fatima R., une adolescente musulmane de Bologne, avait été porté en 2003 devant le tribunal local. En première instance, ses parents avaient été condamnés pour séquestration et mauvais traitements. Avant que la cour d'appel ne renverse le jugement en septembre 2006. La semaine dernière, la Cour de cassation a confirmé l'absolution. Les juges ont en effet considéré que la jeune fille avait été frappée «non pour des motifs vexatoires ou par mépris». Qui plus est, a estimé la cour, les violences n'étaient pas habituelles : son père ne l'aurait frappée «qu'à tro