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Libération

A Rio, la police assiège les favelas de la drogue

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Depuis trois mois, le quartier de l'Alemão est le théâtre de combats entre les forces de l'ordre et les trafiquants.
publié le 14 août 2007 à 9h10

Rio de Janeiro

envoyée spéciale

Fusil pointé sur Nova Brasília, une favela de Rio, le policier de la Force nationale de sécurité (FNS) est en état d'alerte. Pas de caïds en vue, juste des gens qui font leur marché dans la rue principale du quartier. Mais la tension est vive. Nova Brasília est l'un des douze bidonvilles de l'Alemão, 170 000 habitants estimés. Et, depuis le 2 mai, l'Alemão est encerclé par les forces de l'ordre. Objectif : asphyxier le trafic de drogue. La FNS, troupe d'élite du gouvernement fédéral, bloque les voies d'accès aux bidonvilles, pour empêcher l'entrée et la sortie de stupéfiants, tandis que la police locale - qui n'est pas déployée dans les favelas - y mène des incursions. Selon les autorités, l'Alemão, un écheveau de masures et de venelles qui couvre plusieurs collines au nord de Rio, est le principal dépôt d'armes et de drogue de la ville. C'est le fief du Commando rouge (CV, en portugais), puissant gang de trafiquants de drogue, dont les initiales recouvrent les murs. Le CV, qui contrôle d'autres favelas, aurait ici 300 hommes et 150 fusils automatiques. En juin, la police a même saisi des armes antiaériennes. «Forteresses». Libération est entré dans quatre des favelas du complexe grâce à l'ONG AfroReggae, respectée des deux camps et qui aide les jeunes à échapper au narcotrafic, en leur apprenant une profession artistique. Pour mettre en confiance les habitants, nous nous sommes abstenus de leur demander de décliner