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Libération

George Bush perd sa tête

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publié le 14 août 2007 à 9h11

Washington

de notre correspondant

Par certains côtés, le premier conseiller de la Maison Blanche, Karl Rove, 56 ans, qui a annoncé son départ hier (lire ci-dessous), est un homme véritablement extraordinaire. «Il est parvenu à faire élire deux fois de suite à la Maison Blanche un ancien alcoolique, novice en politique, qui a souvent du mal à faire des phrases complètes», ironisait hier un commentateur. La presse américaine l'appelle «le cerveau de George W. Bush» (le titre d'un livre publié en 2003).

Manipulation. Hier, le New York Times comparait Rove à une «sage-femme» qui aurait accouché de la «personnalité politique» de «Dubya» (le surnom de Bush). Le Président, pour sa part, l'appelle «l'architecte», «le garçon génial» et, en privé, «turd blossom» («fleur de bouse») du nom d'une fleur du Texas qui pousse sur les excréments bovins. Ce surnom est peut-être celui qui résume le mieux la carrière de ce stratège pour qui la manipulation de l'opinion publique et de la presse est la pierre angulaire du succès.

Son intérêt pour la politique aurait commencé en 1960, à l'âge de 9 ans, lorsqu'il aurait décidé de soutenir le républicain Richard Nixon. C'est du moins ce qu'il a raconté à la presse. Pendant ses études de sciences politiques, à 19 ans, il fait campagne pour un sénateur républicain de l'Illinois. Il pénètre par effraction dans le QG démocrate, vole des centaines de lettres à en-tête qu'il imprime en promet