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Libération

Abdullah Gül retente sa chance à la présidence turque

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Malgré la défiance de l'armée et des laïcs, il reste le candidat du pouvoir.
publié le 15 août 2007 à 9h12

Rond, toujours affable et surnommé de ce fait par ses adversaires «l'islamiste souriant», Abdullah Gül, ministre des Affaires étrangères du gouvernement sortant relance le défi au camp laïc en se présentant à nouveau comme candidat à la présidence de la République.

Fort de son triomphe aux élections législatives du 22 juillet (47 %des voix), l'AKP (le Parti de la justice et du développement, issu du mouvement islamiste) a décidé de miser une nouvelle fois sur celui que le Premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, appelle «son frère». Au printemps, l'opposition du camp laïc et de l'armée à l'élection par le parlement de cet économiste qui a longtemps vécu en Arabie Saoudite et dont la femme porte le foulard avait entraîné un blocage institutionnel et les élections anticipées.«K.O. debout». L'hypothèse d'un candidat de compromis a été depuis plusieurs fois évoquée par Recep Tayyip Erdogan qui tente ainsi d'affirmer une image de libéral et prendre des gages sur l'avenir. Mais il a toujours dit aussi que la décision finale ­appartenait à Gül lui-même. «J'ai constaté que mes amis soutiennent ma candidature», a déclaré lundi soir l'intéressé à l'issue d'une réunion des dirigeants de l'AKP. «Une majorité de l'AKP parait décidée à profiter d'un rapport de force favorable face à un camps laïc K.O. debout pour créer le fait accompli», analyse Ahmet Insel, professeur à l'université Galatassaray d'Istanbul et intellectuel de la ­gauche libérale.

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