Rond, toujours affable et surnommé de ce fait par ses adversaires «l'islamiste souriant», Abdullah Gül, ministre des Affaires étrangères du gouvernement sortant relance le défi au camp laïc en se présentant à nouveau comme candidat à la présidence de la République.
Fort de son triomphe aux élections législatives du 22 juillet (47 %des voix), l'AKP (le Parti de la justice et du développement, issu du mouvement islamiste) a décidé de miser une nouvelle fois sur celui que le Premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, appelle «son frère». Au printemps, l'opposition du camp laïc et de l'armée à l'élection par le parlement de cet économiste qui a longtemps vécu en Arabie Saoudite et dont la femme porte le foulard avait entraîné un blocage institutionnel et les élections anticipées.«K.O. debout». L'hypothèse d'un candidat de compromis a été depuis plusieurs fois évoquée par Recep Tayyip Erdogan qui tente ainsi d'affirmer une image de libéral et prendre des gages sur l'avenir. Mais il a toujours dit aussi que la décision finale appartenait à Gül lui-même. «J'ai constaté que mes amis soutiennent ma candidature», a déclaré lundi soir l'intéressé à l'issue d'une réunion des dirigeants de l'AKP. «Une majorité de l'AKP parait décidée à profiter d'un rapport de force favorable face à un camps laïc K.O. debout pour créer le fait accompli», analyse Ahmet Insel, professeur à l'université Galatassaray d'Istanbul et intellectuel de la gauche libérale.
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