Des camions citernes piégés ont tué mardi soir plus de 200 personnes dans deux ou trois villages du nord de l'Irak habités par la minorité religieuse la plus méconnue d'Irak, les Yézidis (lire ci-contre). Il s'agit d'une des attaques les plus meurtrières depuis la chute de Saddam Hussein en 2003. Selon des bilans provisoires, plus de 200 personnes sont mortes et 375 autres blessées. Selon le maire de la ville de Sinjar, dont dépendent les villages attaqués, des victimes pourraient toujours se trouver sous les décombres de leurs habitations. Le couvre-feu a été imposé dans cette région proche de la frontière syrienne tandis que l'armée américaine s'est chargée d'évacuer les blessés, qui ont été transférés dans sept hôpitaux de la région. Les villages touchés sont Al-Khataniyah et Al-Adnaniyah, et semble-t-il Tal Ouzaïr, essentiellement peuplés de Yézidis et situés dans la province de Ninive, à une centaine de kilomètres de Mossoul.
L'armée américaine a condamné «cette violence aveugle». Elle a dit voir la main d'Al-Qaeda dans cette attaque extrêmement coordonnée contre une minorité qui tentait depuis le début de la guerre de se tenir à l'écart des querelles interconfessionnelles qui déchirent le pays. Historiquement, les Yézidis sont une minorité kurdophone. Ils ont accueilli favorablement l'arrivée des troupes américaines en Irak.
Revendiqués par les Kurdes, les Yézidis ont vu leurs relations avec les sunnites, qui forment la première communauté dans la région de Mosso