Soirée infernale au 106 de la rue Solari située dans un quartier huppé du sud de Lima. A 19 heures, mercredi, les vitres se mettent soudain à vibrer. En quelques secondes, la cour de l'immeuble se remplit d'enfants en pleurs. Des mères affolées se mettent à crier. Une vieille dame fait des signes de croix à répétition en regardant le ciel. Les secousses s'intensifient: un jeune couple s'enlace comme pour se protéger et conjurer le sort. Leurs regards affolés sont braqués vers les grands arbres et les câbles électriques menaçants de la grande rue voisine.
Un tremblement de terre frappe la ville.
Les secousses se font alors sentir de gauche à droite, mais aussi de haut en bas – ce qui est rare. Une jeune femme comprend qu'il ne s'agit pas que d'un simple «temblor», ces petites secousses auxquelles les Péruviens sont habitués. Elle crie au «terremoto», le gros séisme. Les alarmes des voitures garées dans la cour de l'immeuble retentissent. Au même moment, un éclair déchire le ciel gris de la capitale péruvienne qui prend des airs de ville en guerre.
Le courant s'interrompt pendant quelques secondes puis la terre s'arrête enfin de trembler au terme d’une interminable minute. Les habitants de l'immeuble se ruent vers l'autoradio d'un 4x4 garé dans la cour. Les médias diffusent une alerte au tsunami, qui sera finalement levée quelques heures plus tard.
A la radio, les premiers chiffres tombent: la force du séisme s'élève à 8.0 sur l'échelle de Richter. Et puis, le bilan hum