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«Les Etats-Unis, opium du peuple arabe»

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L'universitaire Samer Soliman décrypte les rapports entre Washington et le Moyen-Orient.
publié le 16 août 2007 à 9h12

Le Caire

de notre correspondante

Samer Soliman, professeur d'économie politique à l'université américaine du Caire, explique comment le monde arabo-musulman vit dans un rapport de haine et de fascination avec les Etats-Unis.

Le monde arabe et les Etats-Unis ont-ils toujours été en opposition ?

Si le 11 Septembre est un tournant, la vraie confrontation est née avec la fin de la guerre froide, avec l'arrêt de l'alliance entre les Etats-Unis et les islamistes contre les communistes. Aujourd'hui, il n'y a pas de zone où l'antagonisme avec les Etats-Unis soit aussi fort que dans le monde arabe. Ceci dit, les Etats-Unis continuent paradoxalement à fasciner, comme en témoignent les files d'attente d'aspirants à l'immigration devant les ambassades américaines.

Les régimes alliés de Washington dans la région sont-ils aussi dépendants qu'on le dit des Etats-Unis ?

On cherche à le faire croire, mais les choses sont plus complexes et plus subtiles qu'il n'y paraît. Les régimes arabes jouent plusieurs cartes à la fois. Sur la question irakienne, par exemple, l'Arabie Saoudite et l'Egypte, bien qu'alliées des Etats-Unis, se sont opposées à la guerre. Elles sont loin d'avoir tout mis en oeuvre pour aider Washington à stabiliser le régime irakien. Cela ne les empêche pas d'être présentes sur place.

Vis-à-vis des Etats-Unis, l'Egypte a sa propre stratégie. Sa méthode est très différente des années 50, où elle pratiquait l'opposition frontale, comme le font aujourd'hui la Syrie ou l'Iran. Dés