Le constat est sans appel. Il émane des premiers concernés par la situation en Irak: des soldats américains déployés sur le terrain, et donc assez peu enclins au pacifisme béat ou aux arrière-pensées idéologiques.
Dans un long texte publié dimanche dans les colonnes du
[ New York Times, -The War as We Saw It ]
(
«La guerre telle que nous l’avons vue»
)-, sept militaires américains se décrivent comme une
«armée d’occupation»
.
«Au bout de quatre ans, nous avons échoué sur chaque engagement, nous avons remplacé la tyrannie du parti Baas par celle de la violence criminelle des milices et des islamistes»,
écrivent les sept soldats de la 82e division aéroportée, bientôt de retour aux Etats-Unis. Plus grave,
«le front le plus important dans la contre-insurrection, c’est-à-dire l’amélioration des conditions économiques et sociales de base, est précisément celui où nous avons le plus dramatiquement échoué».
«vaste majorité d’Irakiens se sentent de plus en plus en insécurité»
Les GI, qui disent exprimer des «points de vue personnels» et non «officiels», décrivent leur malaise quant au message véhiculé dans les médias américains : «Nous sommes sceptiques sur la couverture médiatique caricaturant le conflit comme étant de plus en plus maîtrisé, et estimons qu'elle néglige la croissante agitation sociale, politique et civile que nous constatons chaque jour.»
Dans ce texte raisonné et bâti à partir de ce que les militaires vivent directement au contact des Ir