Au moins autant que le barbecue offert par la famille Bush à Nicolas Sarkozy, dans sa villégiature de Kennebunkport, une image résume la nouvelle lune de miel franco-américaine : celle d'un avion officiel français se posant, hier en fin d'après-midi, sur le tarmac de l'aéroport de Bagdad avec à son bord le ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner.
Solidarité. Préparée dans le plus grand secret, montée comme une opération commando, cette visite, qui devrait durer quarante-huit heures, est la première d'un ministre français depuis l'invasion américaine, en avril 2003, à l'origine de la longue brouille entre Paris et Washington. C'est même la première d'un chef de la diplomatie française depuis. celle de Roland Dumas, en 1988, peu après le gazage du village kurde de Halabja par l'armée de Saddam Hussein.
Ce voyage, qui a pour objectif d'exprimer un message de solidarité au peuple irakien et de soutenir le processus de réconciliation nationale, selon des diplomates français, marque une nette rupture avec la diplomatie menée par le duo Chirac-Villepin. Opposé avec véhémence à l'intervention américaine, Paris avait décidé de ne pas s'impliquer dans la gestion des conséquences d'un désastre annoncé. Et ne ratait pas une occasion de demander un calendrier de retrait des forces américaines. Alors que la pression s'est déplacée aux Etats-Unis, où les appels à rapatrier les boys se font de plus en plus pressants, Kouchner devrait abandonner cette antienne de la di