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Libération

Kouchner prêche la patience en Irak

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La visite du ministre à Bagdad s'achève aujourd'hui.
publié le 21 août 2007 à 9h16

Il arrive que même Bernard Kouchner, qui n'a jamais manqué de volontarisme voire d'optimisme, en soit réduit à ne rien dire. A peine arrivé dimanche à Bagdad pour une visite surprise marquant un tournant de la diplomatie française, le ministre des Affaires étrangères a engagé les Irakiens à régler leurs problèmes «entre eux» et à faire preuve de patience, utilisant pour cela une formule mitterrandienne («donner du temps au temps»).

De fait, le seul objet de cette visite semble de renouer avec le nouveau pouvoir irakien et, à travers lui, avec Washington après la déchirure du printemps 2003, lorsque Paris avait opposé son veto à une intervention américaine dans le cadre onusien. Soucieux de ne pas apparaître trop aligné sur les Etats-Unis - Jean-Pierre Chevènement l'a accusé hier d'être «allé à Canossa» -, Bernard Kouchner a rappelé : «Ce que je pense, et ce que M. Sarkozy pense, c'est qu'il n'y a pas de solution militaire.» Difficile exercice d'équilibrisme consistant à marquer sa différence sans revenir sur les différends du passé.

Selon son entourage, les responsables irakiens attendent beaucoup des Nations unies et de l'Europe pour sortir de leur étouffant tête-à-tête avec les Américains. Bernard Kouchner, qui ne devrait pas quitter la «zone verte» d'ici à son départ, prévu aujourd'hui, a déjà rencontré le Premier ministre (chiite), le président (kurde), ses deux vice-présidents (un sunnite, un chiite) et son homologue (kurde).