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Libération

Au Nigeria, des gays devant la justice

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L'affaire se déroule sur fond d'une nette recrudescence de l'homophobie en Afrique.
publié le 22 août 2007 à 9h17

Le procès de 18 hommes pour homosexualité s'est ouvert, hier, devant un tribunal islamique du Nord du Nigeria, avant d'être immédiatement reporté au 13 septembre. Si jamais ces hommes sont convaincus de sodomie, ils risquent la peine de mort par lapidation. Pour l'instant, et faute de témoins, ils ne sont «que» poursuivis pour «vagabondage» et «fainéantise», ce qui pourrait leur valoir un an de prison ou 30 coups de fouet.

Ils avaient été interpellés par la police le 8 août à Bauchi, trois jours après une cérémonie de mariage homosexuel durant laquelle ils s'étaient déguisés en femmes, portant soutiens-gorge, boucles d'oreilles, etc.

Les accusés, âgés de 18 à 22 ans, ont tous nié l'accusation de travestissement et d'homosexualité : ils ont expliqué s'être rendus à une fête de fin d'année pour célébrer l'obtention de leur diplôme. Cinq d'entre eux ont été libérés hier sous caution en attendant la reprise du procès. Les 13 autres ne pouvaient pas payer les 20 000 nairas (108 euros) demandés. A leur sortie du tribunal, en fourgon carcéral blindé, ils ont reçu des pierres lancées par une petite foule. L'Etat de Bauchi, comme une dizaine d'autres au Nigeria, a adopté la loi islamique (charia), qui interdit strictement l'homosexualité. Ce durcissement n'est pas propre aux seules zones musulmanes. Un projet de loi vise à interdire les unions homosexuelles, qui de toute façon n'ont pas de statut légal, et à punir ceux qui aident et encouragent gays et lesbiennes.

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