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Libération

Israël, terre promise des réfugiés africains en Egypte

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publié le 22 août 2007 à 9h17

Le Caire

de notre correspondante

«C 'est risqué, mais ce n'est pas de l'inconscience ! Le courage, c'est être conscient du danger, et d'y aller quand même.» Sur un trottoir du Caire noyé par la chaleur, Poncet tente en vain de convaincre Augustin de l'intérêt de passer clandestinement en ­Israël. Depuis plusieurs mois, gagner coûte que coûte l'Etat hébreu est devenu un des objectifs des Africains du Caire, à la suite de rumeurs assurant qu'Israël était à la recherche de main-d'oeuvre étrangère.

Entre l'Egypte et Israël, au sud de la bande de Gaza, les pistes transfrontalières sont anciennes, et parfaitement connues des Bédouins qui multiplient les trafics illégaux. Les tentatives de passage de réfugiés africains sont quotidiennes. Le mois dernier, plus de 220 personnes ont été arrêtées à la frontière. Une équipée dangereuse, et parfois fatale. Le 22 juillet, Haja Abbas Haroun, une Soudanaise de 28 ans originaire du Darfour, est tombée sous les balles des gardes-frontières égyptiens. Quatre de ses compagnons d'infortune, dont un enfant, ont été blessés.

Frappés. Cette semaine, l'ONG Human Rights Watch a appelé à enquêter sur la mort de trois autres clandestins, qui auraient été abattus et frappés à mort par des gardes-frontières en Egypte. La presse israélienne a en effet publié les témoignages de militaires israéliens qui affirment avoir été témoins de ces scènes. Mais ces morts tragiques n'ont pas entamé la détermination de tous ceux qui continuent de plan