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Nouveau procès pour Ali le Chimique

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Condamné à mort pour les massacres de Kurdes, il comparaît en Irak pour la répression sanglante contre les chiites en mars 1991.
publié le 22 août 2007 à 9h17

Tristement célèbre avec son surnom d'Ali le Chimique pour son recours systématique aux gaz de combat, Ali Hassan al-Majid, cousin de Saddam Hussein et déjà condamné à mort pour les massacres de masse contre les Kurdes est jugé depuis hier pour son rôle dans la répression de la révolte chiite au printemps 1991. Il a comparu au milieu de 14 co-inculpés, devant le Haut Tribunal pénal irakien, qui siège dans la «zone verte», fortement sécurisée, au coeur de la capitale irakienne. Ministre de l'Intérieur lors des faits, après avoir été gouverneur militaire du Koweït envahi par l'Irak en août 1990, il a présidé à la répression qui a fait jusqu'à 100 000 victimes dans les provinces chiites du Sud.

Terreur. «J'ai été dans l'armée pendant trente ans et je n'aurais jamais imaginé qu'ils puissent faire cela», a expliqué le premier témoin, un ancien soldat, Raybath Jabbar Risan. Commencée avec une mutinerie à Bassorah, la révolte populaire a gagné toutes les villes du Sud, notamment Najaf et Kerbela, centres religieux chiites. Les officiers et les responsables du parti au pouvoir, le Baas, ont été systématiquement pourchassés, et l'Etat a perdu le contrôle de régions entières, avant de rétablir son autorité par la terreur. Le président américain, George Bush père, qui avait incité les Irakiens à se soulever contre Saddam Hussein dans une allocution le 15 février 1991, avait par la suite insisté sur le fait qu'il n'était pas dans ses projets de se débarrasser de lui.

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