Menu
Libération

Abou Ghraib : procès d'un bouc émissaire

Article réservé aux abonnés
Le colonel Jordan est le seul officier à passer devant la cour martiale.
publié le 23 août 2007 à 9h18

Washington

de notre correspondant

Trois ans et demi après la publication des premières photos de prisonniers irakiens torturés à Abou Ghraib, la justice militaire américaine a entamé le procès en cour martiale de son douzième et dernier inculpé. Il s'agit d'un réserviste, le colonel Steven Jordan, 51 ans, qui occupait le poste d'«officier en charge» du «Centre interarmes d'interrogation et de renseignements» (CIIR) du centre de détention d'Abou Ghraib, situé dans la banlieue de Bagdad. Jordan, qui appartient au corps des Renseignement militaires, est le seul officier à avoir été inculpé dans l'affaire des tortures d'Abou Ghraib (lire ci-dessous). Son procès, qui a commencé lundi à Fort Meade, dans le Maryland, doit durer deux semaines.

Tolérance. Steven Jordan servait sous les ordres du colonel Thomas Pappas, des Renseignements militaires, l'officier le plus haut gradé du CIIR. Jamais inculpé, Pappas a été simplement «réprimandé», et s'est vu infliger une amende de 8 000 dollars pour avoir, à une reprise, autorisé l'utilisation de chiens contre les prisonniers. Il s'est vu garantir l'immunité s'il témoignait dans le procès de Steven Jordan, qu'un rapport officiel a décrit comme «directement ou indirectement responsable des abus d'Abou Ghraib» .

Pour sa part, Jordan s'est sans ambages présenté fin juillet à la presse américaine comme un bouc émissaire. Il ne figure sur aucune des photos liées au scandale d'Abou Ghraib. Poursuivi pour obstruction à la justice