Le compte à rebours est lancé. Entre le 25 septembre, date de la réouverture du Parlement, et le 25 novembre, terme du mandat d'Emile Lahoud, les députés libanais devront désigner le futur président de la République. La tâche s'annonce ardue tant le pays est divisé entre la majorité, qui contrôle le gouvernement de Fouad Siniora, soutenu par les pays occidentaux et l'Arabie saoudite, et l'opposition, regroupée derrière le Hezbollah, appuyé par la Syrie et l'Iran. Depuis le retrait, en novembre 2006, des ministres chiites du gouvernement Siniora, le Liban est complètement paralysé. L'opposition le juge «illégitime» et le président Lahoud, acquis à la cause de Damas, fait de l'obstruction systématique.
Un compromis est d'autant plus nécessaire que la majorité dispose du nombre de voix nécessaires au Parlement pour faire passer son candidat mais pas du quorum, si jamais l'opposition décidait de ne pas siéger. Pour compliquer le tout, la majorité se présente divisée, avec trois candidats : les députés Boutros Harb et Robert Ghanem, ainsi que l'ex-parlementaire Nassib Lahoud. Du côté de l'opposition, en revanche, seul le général à la retraite Michel Aoun, jusque-là allié au Hezbollah, est en lice. Au Liban, la présidence revient nécessairement à un chrétien maronite, tandis que le Premier ministre est sunnite et le président du Parlement chiite.
Le Hezbollah n'a pas fait officiellement connaître sa position. Et une solution de compromis pourrait se dessiner autour de Michel Sleiman