São Paulo
de notre correspondante
Vingt-cinq détenus sont morts carbonisés, hier à l'aube, dans un pénitencier de Ponta Nova (Etat du Minas Gerais). Les autorités parlent d'un incendie criminel provoqué par une querelle entre bandes rivales. Des prisonniers ont mis le feu aux matelas sur lesquels dormaient leurs adversaires, avant de prendre la fuite.
La prison de Ponta Nova compte 173 prisonniers, le double de sa capacité d'accueil. Dans tout le Brésil, les prisons sont surpeuplées et l'Etat en a perdu le contrôle. Les agents pénitentiaires sont en nombre insuffisant et parfois corrompus, ce qui a permis l'émergence de gangs qui font entrer drogues, téléphones cellulaires et armes dans les cellules.
A la prison de Ponta Nova, la police a saisi un revolver. Dans celles de São Paulo, Etat qui abrite 40 % de la population carcérale, un gang appelé «premier commando de la capitale» fait la loi. La surpopulation aggrave également des conditions de détention déjà très précaires, et à l'origine de fréquentes mutineries. L'une des causes du problème est le durcissement de la législation, qui punit d'emprisonnement davantage de délits, depuis les années 90. Pour les spécialistes, les peines alternatives permettraient de désengorger les prisons. Depuis 1995, le nombre de bénéficiaires de ce type de peines a plus que triplé mais on est encore loin du compte. Des juges hésitent à les prononcer car ils estiment qu'il n'y a pas encore moyen d'en contrôler sérieusement l'applic