New Delhi
de notre correspondant
Dacca avait hier des allures de ville fantôme. Ponctuée de check points en série, les rues de la capitale bangladaise, l'une des villes les plus peuplées du monde, étaient en effet désertes, les forces de l'ordre ayant reçu l'ordre de faire scrupuleusement respecter le couvre-feu «illimité» instauré mercredi soir par les autorités dans les six plus grandes villes du pays.
Violents. L'objectif de ces mesures est de calmer la colère estudiantine qui menace de plonger le pays dans le chaos. Au moins une personne a été tuée et près de trois cents autres blessées, ces derniers jours, au cours de violents affrontements entre policiers et étudiants. Un défi potentiellement dangereux pour le gouvernement intérimaire de Fakruddin Ahmed qui, en place depuis janvier, est soutenu par l'armée. D'autant que, dans ce pays habitué à la violence politique, les mouvements populaires nés sur les campus universitaires ont déjà coûté le pouvoir à deux régimes militaires.
Tout a commencé lundi soir, lorsque des étudiants de l'université de Dacca se sont fait tabassés pour avoir protesté contre la présence de soldats lors d'un match de foot. Furieux, les jeunes ont commencé par réclamer le départ des troupes stationnées sur le campus depuis l'instauration de l'état d'urgence, en janvier. Un départ qu'ils ont obtenu, contre toute attente, dès mardi soir. Mais même les excuses du gouvernement n'ont pas suffi à calmer les esprits. D'autant que la col