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Libération

La Calabre enterre ses morts, pas la vendetta

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publié le 24 août 2007 à 9h19

Après la famille d'Ingrid Bétancourt et la veuve du juge Borrel, Nicolas Sarkozy a reçu hier la femme et le frère du journaliste Guy-André Kieffer, disparu en Côte-d'Ivoire depuis trois ans et probablement assassiné. Il a donné l'assurance à Osange Silou-Kieffer que «ce dossier était une priorité pour l'Etat français» et a promis d'en parler au président ivoirien Laurent Gbagbo. «Nous avons sollicité à plusieurs reprises une rencontre avec Jacques Chirac, et on n'a jamais vu de suite, a expliqué à sa sortie de l'Elysée Osange Silou-Kieffer. Il y a manifestement un changement, c'est évident pour nous.»

L'instruction menée par les juges Patrick Ramaël et Emmanuelle Ducos vise en effet plusieurs proches du président ivoirien et de son épouse Simone. Guy-André Kieffer enquêtait à Abidjan sur les détournements de fonds de la filière cacao, principale source de devises de l'Etat ivoirien, en guerre contre une rébellion depuis septembre 2002. Il a été enlevé sur un parking d'Abidjan le 16 avril 2004. «Si les gens qui sont les donneurs d'ordre de l'enlèvement de mon époux n'étaient pas des proches de Gbagbo, je pense que c'est un dossier que les juges auraient réussi à boucler», s'est insurgée hier Osange Silou-Kieffer.

Selon un témoin ivoirien, dont le témoignage a été diffusé hier par France 3, Guy-André Kieffer a été enlevé par un commando, détenu deux jours à la présidence ivoirienne avant d'être abattu. Berte Seydou, qui se présente comme le chauffeur