Ramallah
envoyée spéciale
«J'étais près du cimetière et j'ai vu deux hommes sortir trois corps de deux voitures et les enterrer à la hâte. J'ai immédiatement appelé un de mes amis de la force exécutive [force de police créé par le Hamas après sa victoire aux législatives pour faire pièce aux forces fidèles au président Mahmoud Abbas, ndlr], explique Yihya Mugheeb, un voisin. Il a déterré les corps. Deux jeunes filles avaient été égorgées et la troisième, recouverte d'un hijab, portait les traces de plusieurs coups de poignard».
Lina Juha, 16 ans, Suha Juha, 19 ans, Lubna Juha, 22 ans, les trois soeurs, originaires du centre de la bande de Gaza, ont été tuées le 22 juillet par leur cousin. Motif : soupçonnées de trafic de drogue et de prostitution, elles avaient sali l'honneur de leur famille. A la suite du témoignage de Yiha Mugheeb, le meurtrier a été arrêté par la force exécutive. Depuis la prise du pouvoir du mouvement islamiste dans la bande de Gaza, le 15 juin, les 6 000 hommes qui composent cette force se targuent d'avoir ramené la sécurité dans le territoire, secoué par des affrontements meurtriers entre membres du Hamas et du Fatah.
Mais dans le cas du meurtrier des soeurs Juha, comme dans celui des autres criminels arrêtés dans la bande de Gaza depuis la mi-juin, la justice pourrait être longue à être rendue. Le système judiciaire de l'Autorité palestinienne ne fonctionne plus à Gaza. Après le coup de force du Hamas, le président palestinien a ordo