Exécuteur des basses œuvres pour ses contempteurs, serviteur zélé pour ses partisans, Driss Basri, qui fut durant vingt ans l’implacable ministre de l’Intérieur du roi Hassan II, est mort lundi à 69 ans d’un cancer à Paris où il s’était exilé après sa disgrâce en 1999. «Il est mort ce matin à l’hôpital», a affirmé un de ses proches.
Au Maroc, la nouvelle a été annoncée brièvement par l'agence MAP, qui a présenté sa biographie sans aucun commentaire. Mais pour les défenseurs des droits de l'homme, dont certains furent d'anciens détenus politiques, la nouvelle a un goût amer. «Cet homme est parti comme beaucoup d'autres responsables des graves atteintes aux droits de l'homme après avoir vécu dans l'impunité», a assuré Abdelillah ben Abdeslam. Pour le vice-président de l'Association marocaine des droits humains, «avec lui vont être enterrés un certains nombre de vérités concernant ces violations».
Ce fils de gardien de prison de Settat, au sud de Casablanca, avait choisi la police pour son ascension sociale. Il a commencé sa carrière comme commissaire principal à Rabat puis est devenu en 1973 directeur de la direction générale de la surveillance du territoire (DST) avant d’être nommé secrétaire d’Etat à l’Intérieur en 1974.
Cinq ans plus tard, il devient ministre de l’Intérieur et restera inamovible jusqu’à la mort de Hassan II en 1999. Après avoir été trahi par le général Oufkir, puis par Ahmed Dlimi, le roi Hassan II avait fait de Driss Basri son troisième e