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Libération
Reportage

En Grèce, «le vent n'est pas le seul à colporter les braises»

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A Leontari, la population, de retour dans le village, critique l'inefficacité des autorités.
publié le 29 août 2007 à 9h24

Leontari (Grèce)

envoyé spécial

Le vent a recommencé à souffler. Par bourrasques, il soulève le linceul de cendres grises et noires qui recouvre les abords de Leontari. En déposant ça et là ces braises dévastatrices tant redoutées des secours, après quatre jours de combat ininterrompu contre les incendies. Paysage de désolation autour de chaque bourgade, nouveaux départs de feu dans les collines calcinées : hier, le coeur si typique du Péloponnèse offre son martyr au regard. A Leontari, aucun des 28 hameaux de cette municipalité touristique, éclatée dans les montagnes, n'a été épargné par la furie des flammes. La population, évacuée samedi, revient peu à peu, assommée par l'étendue des dégâts. Dans la salle communale transformée en poste de contrôle, les employés de la mutualité agricole grecque Elga listent les dommages : 227 maisons détruites, des milliers d'hectares d'oliviers brûlés, des stocks entiers de semences et de paille dévorés par le feu.

Colère. Les funestes statistiques s'empilent sur les formulaires, assortis des promesses rituelles d'indemnisation. Leontari, où la mort accidentelle de cinq personnes, tombées samedi dans un ravin alors qu'elles tentaient de fuir en voiture dans le brouillard toxique des maquis transformés en brasiers, hante les habitants.

Dans la canicule qui perdure, les questions succèdent à la peur et aux larmes. Elles affleurent au moindre arrêt, à chaque halte de véhicules officiels. En tournée d'inspection, le général Anastasio