Gdansk (Pologne)
envoyée spéciale
La peinture bleu ciel n'a pas tout à fait séché sur le tissu blanc des banderoles, mais Roman Galezecki, chef du syndicat Solidarité aux chantiers navals de Gdansk, est déjà fier du résultat. «Dictators from the East have not destroyed our shipyard, now Brussels officials play the cards.» En Français : «Les dictatures de l'Est n'ont pas réussi à détruire nos chantiers navals. Maintenant notre sort est entre les mains des officiels européens.»«C'est moi qui ait inventé les slogans, dit le leader syndical. Ma femme, qui parle l'anglais, a tout traduit.»
«Politique injuste». Solidarité a gagné ses galons en manifestant en Pologne. Désormais, ce mouvement historique est amené à manifester à Bruxelles. «Le 31 août, une centaine de nos syndicalistes protesteront à Bruxelles contre une politique injuste de l'Union européenne à notre égard», explique-t-il. Br uxelles voudrait que la Pologne, qui a accordé des aides publiques à son industrie navale de 2,2 milliards de zlotys (560 millions d'euros), réduise ses capacités de production de 40 %. Ces subventions, dit l'Union européenne, faussent la concurrence sur le marché européen. «Si on ferme deux cales de construction comme le propose Bruxelles, les chantiers vont couler et 3 000 salariés vont se retrouver au chômage», ajoute Galezecki, qui fut jeune ouvrier au moment des grandes grèves de 1980 conduites par Lec