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Libération
Reportage

Le retour du clientélisme sur les cendres du Péloponnèse

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En Grèce, le déblocage d'indemnités alimente les critiques sur l'irresponsabilité.
publié le 30 août 2007 à 9h25

Ylito (Péloponnèse)

envoyé spécial

Du magnifique petit port de pêche en contrebas d'Ylito, à l'extrémité sud du Péloponnèse, il ne reste plus que les bâtiments rescapés de trois pensions pour touristes huppés.

Le feu y a déferlé ce week-end, calcinant les voitures et les poteaux électriques sur lesquels les affiches de la campagne électorale en cours ne sont plus que des papiers noircis. La route côtière de Kalamata à Ylito a pourtant de quoi faire oublier la tragédie : une heure de lacets au milieu de cette splendide région de la Magne hérissée de ses reconnaissables maisons à tourelles. Des kilomètres de terrasses d'oliviers, d'ifs et de figuiers intacts. Comme un semblant de paradis. Puis l'apocalypse : «Dans une zone comme celle-ci, le milieu naturel a été entièrement détruit, commente un expert du corps de protection civile européen. Il faudra au moins sept ans pour que les oliviers replantés arrivent à maturation. S'ils sont replantés.»

Cadenassés. Ce type de calcul, chacun le fait derrière les volets clos. Car ici, le vide règne en maître. Les touristes ont fui les spectaculaires sentiers montagneux. Les portails des hôtels au bord de la Méditerranée d'un bleu cristal sont cadenassés. L'heure est aux comptes macabres, aux hypothèses les plus inquiétantes. «Aucun doute : c'est détruit sur le long terme assène l'expert. Sans parler des conséquences durables sur les sols, la végétation.» L'homme ne croit pas si bien dire. Le commissaire eur