Athènes
envoyé spécial
L'appel à manifester s'était répandu ces derniers jours sur Internet et par SMS, le plus loin possible des partis politiques qui se disputeront le pouvoir lors des législatives anticipées du 16 septembre. Le résultat en dit long sur le chagrin et la colère des Grecs : hier soir à Athènes, plus de dix mille personnes très souvent vêtues de noir en signe de deuil, ont crié sur la place de la Constitution leur indignation devant les incendies de forêts qui ravagent leur pays. Aucun politicien n'était invité.
Tracts, banderoles. La condamnation du laxisme de l'Etat face à cette tragédie était sur toutes les lèvres. Un coup de semonce avant les élections ? «Non, un constat d'impasse», répond Stavros, étudiant en psychologie. Car ce second rassemblement tout en noir - un premier avait eu lieu en juillet pour protester contre les premiers feux - est un constat de désaveu en bloc, pour le Premier ministre sortant conservateur Kostas Caramanlis comme pour le Pasok, l'opposition socialiste.
L'issue des élections est devenue imprévisible. Le resserrement des sondages, plutôt à l'avantage des socialistes hier donnés perdants, ne veut pas dire grand-chose selon Kostas Loukopoulos, du quotidien de gauche «Ethnos» : «Il y a le feu à la maison politique Grèce, explique-t-il. Aucun de nos leaders n'a parlé de manière convaincante depuis le début de la crise.»
Les seuls à s'en tirer sont les pompiers et les volontaires de la protection civi