Vienne
de notre correspondant
Il est 7 h 45 ce mardi dans un foyer social à Vienne. Une femme de ménage arrive dans le petit appartement où cohabitent depuis trois mois Josef S., 50 ans, et Robert A., 19 ans. «Regardez ce qui s'est passé», lui dit le jeune homme blond. Il a la bouche et les mains barbouillées de sang. Il emmène la femme de ménage dans une pièce voisine. Sur la table, une assiette avec des morceaux de chair crue : un bout de langue et des morceaux de cervelle. Lorsque la police arrive, Robert A. n'oppose aucune résistance. Il répondra à quelques questions sur son identité, puis plus rien. «Il ne dit presque rien, et lorsqu'il parle, ce sont des propos incohérents», indique Gerald Höbarth, chargé de l'enquête.
Robert A. partageait la vie de Josef S. dans un logement destiné à des SDF ayant de légers troubles psychiques et qui ne sont plus acceptés par aucune institution publique. D'origine allemande, mais né à Vienne, il avait effectué plusieurs séjours dans des hôpitaux psychiatriques.
Josef S. était, lui, un homme rondouillard et chauve qui passait ses journées sur un banc public à regarder en l'air. Il se remettait d'une intervention chirurgicale au coeur, qu'il avait subie au mois d'avril et avait emménagé dans l'appartement le 1er juin. Alors que sa famille lui rendait récemment visite, il s'était dit content de son nouveau logement et n'avait mentionné aucun problème avec son autre occupant. Les voisins non plus n'ont pas fait état de di